TY - JOUR
T1 - Un «petit État» accède à la scène internationale
T2 - La trajectoire du Qatar
AU - Wright, Steven
PY - 2016/5/9
Y1 - 2016/5/9
N2 - bien qu’il existe plusieurs conceptions concurrentes du « petit État » en relations internationales, le Qatar entre a priori dans la catégorie par sa superficie et sa population [1], laquelle est tellement concentrée qu’elle fait presque de lui une cité-État. Au demeurant, si les trois variables les plus couramment prises en compte – la superficie, le PIB et la population – semblent à même de composer une norme, le recours à des critères purement statistiques a quelque chose d’arbitraire qui en limite l’utilité [2]. Une façon plus riche d’aborder la question est de considérer le « petit État » comme un concept relatif, et de s’interroger sur sa capacité à exercer une influence internationale à un moment et/ou dans un domaine donnés [3]. On peut également poser la question en termes de vulnérabilité aux pressions extérieures, ce qui met l’accent sur les capacités militaires par rapport aux pays voisins [4].Ce qui rend l’étude du Qatar intéressante, c’est qu’en dépit de son faible poids démographique, géographique, militaire et culturel, ce petit État a réussi à s’imposer comme un acteur international d’une certaine importance en maniant la « force de frappe » que lui confère sa position dans le groupe de tête des exportateurs de gaz naturel liquéfié et de carburants gaz-liquide : il est le seul dans ce cas parmi les petits pays riches en ressources naturelles. Une autre caractéristique le distingue des autres petits États actifs à l’international : même s’il recourt au multilatéral pour développer son soft power, ses relations extérieures sont presque exclusivement bilatérales.L’analyse requiert donc ici de s’écarter des définitions classiques de type statistique. De fait, la meilleure manière d’appréhender le Qatar comme « petit pays » acteur de la scène internationale est de s’appuyer sur la conceptualisation proposée par Hans Mouritzen et Anders Wivel [5], c’est-à-dire de prendre largement en compte le contexte temporel et spatial de son action internationale et de mesurer l’efficacité de sa politique étrangère à l’influence qu’il exerce au dehors.
AB - bien qu’il existe plusieurs conceptions concurrentes du « petit État » en relations internationales, le Qatar entre a priori dans la catégorie par sa superficie et sa population [1], laquelle est tellement concentrée qu’elle fait presque de lui une cité-État. Au demeurant, si les trois variables les plus couramment prises en compte – la superficie, le PIB et la population – semblent à même de composer une norme, le recours à des critères purement statistiques a quelque chose d’arbitraire qui en limite l’utilité [2]. Une façon plus riche d’aborder la question est de considérer le « petit État » comme un concept relatif, et de s’interroger sur sa capacité à exercer une influence internationale à un moment et/ou dans un domaine donnés [3]. On peut également poser la question en termes de vulnérabilité aux pressions extérieures, ce qui met l’accent sur les capacités militaires par rapport aux pays voisins [4].Ce qui rend l’étude du Qatar intéressante, c’est qu’en dépit de son faible poids démographique, géographique, militaire et culturel, ce petit État a réussi à s’imposer comme un acteur international d’une certaine importance en maniant la « force de frappe » que lui confère sa position dans le groupe de tête des exportateurs de gaz naturel liquéfié et de carburants gaz-liquide : il est le seul dans ce cas parmi les petits pays riches en ressources naturelles. Une autre caractéristique le distingue des autres petits États actifs à l’international : même s’il recourt au multilatéral pour développer son soft power, ses relations extérieures sont presque exclusivement bilatérales.L’analyse requiert donc ici de s’écarter des définitions classiques de type statistique. De fait, la meilleure manière d’appréhender le Qatar comme « petit pays » acteur de la scène internationale est de s’appuyer sur la conceptualisation proposée par Hans Mouritzen et Anders Wivel [5], c’est-à-dire de prendre largement en compte le contexte temporel et spatial de son action internationale et de mesurer l’efficacité de sa politique étrangère à l’influence qu’il exerce au dehors.
UR - http://www.scopus.com/inward/record.url?scp=84971449992&partnerID=8YFLogxK
U2 - 10.3917/crii.071.0073
DO - 10.3917/crii.071.0073
M3 - Article
AN - SCOPUS:84971449992
SN - 1290-7839
VL - 71
SP - 73
EP - 88
JO - Critique Internationale
JF - Critique Internationale
IS - 2
ER -